Le Cerveau en médecine chinoise et en Qi Gong

Le Cerveau en médecine chinoise et en Qi Gong

Le cerveau (脑 nǎo) est considéré comme le « siège du Shen originel » et le « palais du Shen » (tiāntáng). Il est également décrit comme « le chef du corps, la capitale où convergent dix mille esprits ».

Ces expressions soulignent sa place au sommet de la hiérarchie énergétique et spirituelle de l’être humain, en faisant le point culminant de la cultivation interne.

Le premier rôle attribué au cerveau est celui de demeure du Shen.

C’est la résidence du Yuánshén – Shen Originel 元神, aspect le plus pur et le plus inné de la conscience et de l’esprit. C’est de ce centre que jaillissent la sagesse et la clarté mentale.

Si le cœur (心 xīn) est souvent désigné comme « le maître du Shen », le cerveau reste intimement lié à toutes les activités mentales, à la conscience, aux sensations et aux mouvements du corps. Pacifier l’esprit a donc un impact direct sur son équilibre.

La pratique du Qi Gong en ciblant le cerveau, vise à « renforcer la fonction cérébrale », à « développer l’intelligence » et à accroître la sagesse. L’amélioration du jugement et de la clarté mentale découle directement d’une circulation harmonieuse du Qi dans cette région.

Le cerveau n’est pas seulement un organe de perception, mais la demeure même de l’esprit originel.

Après ce rôle fondamental, la tradition précise la cartographie subtile du cerveau, en l’intégrant aux champs énergétiques de la cultivation.

Le Dan Tian Supérieur est identifié au cerveau, il est nommé dans les textes Níwán – Boule de boue 泥丸 ou encore Kūnlún dǐng – Sommet du Kunlun 昆仑顶, autant d’images qui soulignent sa nature sacrée et céleste.

– La pratique du shén shǒu níwán – l’esprit garde le Níwán consiste à y concentrer l’esprit pour sa cultivation.

– Le Zǔqiào – Ouverture ancestrale y est aussi relié, conçu comme une porte d’entrée de l’énergie spirituelle.

Voici les points d’acupuncture et les régions associées au cerveau :

– Bǎihuì – Cent Réunions, au sommet de la tête, où convergent de nombreux méridiens.

– Yìntáng – Hall du Sceau, entre les sourcils, favorisant concentration et visualisation.

– Yùzhěn – Oreiller de jade, à l’arrière de la tête, l’une des « Trois Passes » du Vaisseau Gouverneur (Dū Mài) nécessaires pour atteindre le cerveau.

– Shéntíng, point frontal lié à l’esprit.

– Fēngchí et Tàiyáng – Tempes, utilisés notamment contre les maux de tête.

Par ce maillage énergétique, la tête devient une véritable « citadelle spirituelle », traversée de portes et de palais où circule le Qi.

Ces localisations prennent tout leur sens dans la pratique, car le cerveau est la destination du Qi raffiné.

– La Petite Circulation Céleste : le Qi purifié monte le long du Vaisseau Gouverneur (Dū Mài) pour « entrer dans le cerveau » (rù tóunǎo), accomplissant le principe de « renvoyer l’essence pour nourrir le cerveau » (huánjīng bǔnǎo).

– Ce processus procure la sensation de « fraîcheur incomparable » et nourrit l’esprit. Des méthodes avancées comme le Héhéchē font circuler l’énergie vers le cerveau pour « nourrir l’esprit, renforcer le cerveau et prolonger la vie ».

– Interaction Qi–cerveau : lorsque le Qi pénètre la tête, il est dit que « la chaleur monte dans le cerveau ». Les pratiquants décrivent alors une clarté des yeux et une acuité des oreilles.

– « Si l’esprit se déplace, le Qi se déplace ; s’il demeure, le Qi demeure », l’esprit, logé dans le cerveau, guide le mouvement du Qi.

La pratique veille à ce que le Qi monte le long des vertèbres cervicales, passe par l’occiput, atteigne le sommet du crâne et se diffuse dans l’ensemble de la tête, garantissant harmonie et fluidité.

La pratique permet de soulager les vertiges et maux de tête. D’améliorer les troubles comme la névrose et la neurasthénie. Elle apporte des effets positifs sur le sommeil, l’appétit, la vitalité et la clarté mentale. Et tonifie le cerveau et calme l’esprit.

Le Qi Gong est une voie de régulation, autant préventive que thérapeutique, pour protéger le cerveau et renforcer l’esprit.

Ces principes se traduisent par des méthodes pratiques précises.

– Massages et tapotements : Míngtiāngǔ – Résonner le tambour céleste qui consiste à tapoter l’arrière du crâne pour stimuler la région. Les massages du cuir chevelu (shūtóu) « réveillent l’esprit, activent la circulation sanguine et débloquent méridiens et collatéraux ».

– Visualisation et concentration : l’intention de « toucher le ciel » avec le sommet de la tête (dǐngtiān) ancre l’esprit, tandis que la yìshǒu shàng dāntián – concentration sur le Dan Tian supérieur, vise directement le cerveau.

– Respiration : la respiration guide le Qi : par exemple, à l’expiration, « guider le Qi avec l’intention » permet de le faire descendre si la tête est trop « gonflée ».

Ces pratiques ancrent dans le corps l’importance du cerveau comme lieu de cultivation et de régulation.

Le cerveau est un organe d’une importance capitale dans la théorie et la pratique du Qi Gong. C’est le siège des fonctions cognitives : il est avant tout le centre de l’esprit (Shen) et l’aboutissement de la cultivation interne. Assurer sa bonne irrigation par le Qi, le maintenir dans la tranquillité et le renforcer sont des objectifs essentiels pour la santé, la longévité et l’éveil spirituel.

Bon Qi !
Fatah 🐉

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